On estime que 70% à 80% (1) des informations d’une organisation (entreprises, administrations, ONG, institutions) sont sous forme de textes.
Ces textes contiennent des informations utiles : ce qui se dit, ce qui se pense, ce qui s’échange.
Problème : comment explorer ces contenus de millions de mots, souvent sous forme de données non structurées? On néglige les données textuelles, faute de temps, faute de moyens, faute de solutions. Les textes dorment dans des dossiers, orphelins de toute analyse.
Le capital sémantique et l’écosystème sémantique des organisations sont ainsi massivement sous-exploitées. L'organisation n'a ni une vue claire de ce qu'elle exprime en interne, ni une vue claire de ce que disent ses publics externes. Cette information limitée nourrit forcément une rationalité limitée, elle affaiblit la compréhension et l'expression par ce premier vecteur de la communication humaine qu'est le langage.
Cette situation n'est pas une fatalité.
Le premier blocage était technologique, nous ne disposions pas des outils applicatifs pour traiter de la data textuelle en grand volume, en temps rapide et sans investissement massif. L'évolution rapide de l'IA du langage, dont la plateforme Youmean est un exemple, a levé ce frein. Après les comportements et les canaux, le langage est entré dans le domaine de la métrique et de la data.
Mais le frein n'est pas seulement technologique : les organisations doivent encore se doter d'une culture du texte. On dit parfois que l'enjeu de la communication est de délivrer le bon message à la bonne personne au bon moment et sur le bon canal. Or, le choix du "bon message" ne relève pas de la seule créativité, en espérant que l'on choisira les mots, les thèmes, les angles les plus appropriés par la grâce de la seule inspiration. Savoir exprimer ce que l'on est, comprendre ce qu'expriment les autres, extraire des informations utiles à ses prises de parole et de décision, c'est indispensable !
Le second blocage est donc culturel et in fine humain. De ce point de vue, il ne fait aucun doute qu'une montée en compétence en méthodologie d'analyse sémantique de certains métiers (communication, concertation, études, pour ne citer que ceux-là) aidera à l'exploitation des informations disponibles au cœur des organisations et dans leur secteur d'activité.
Valoriser son capital sémantique, explorer son écosystème sémantique : une nouvelle frontière de progrès et de sens pour les organisations.
(1) Cette estimation est l'ordre de grandeur cité par les éditeurs et utilisateurs de logiciels. Elle n'inclut pas les données croissantes de l'Internet des objets, par exemple. Voir Grimes 2008.